C’était il y a 5 ans…

Pour tous ceux/celles qui ont tendance à s’occuper et à beaucoup travailler, quitte à parfois négliger tout le reste…

 

Avez-vous déjà ressenti que la vie allait parfois plus vite que ce que vous pouviez supporter tout en aimant ce rythme soutenu ? Dêtre constamment en mouvement et incapable de se détendre ? Être parfois dépassé.e par la vie que vous avez choisie ? Mais toujours en vouloir plus ? Beaucoup plus.

Vous avez avec une liste de choses à faire plus longue que la Grande Muraille de Chine, que plus vous enlevez des tâches de choses faites, de nouvelles s’y ajoutent.

Avez-vous déjà eu l’impression que nous vivons dans une société qui ne reconnaît que l’efficacité et la productivité et que même si vous le savez, vous êtes toujours en course ?

Si vous avez répondu OUI aux questions ci-dessus, vous êtes peut-être le genre de personne qui a du mal à se déconnecter, notamment de son travail, pour s’accorder un vrai repos, que ce soit quelques heures par jour, quelques jours par semaine, ou même quelques semaines par an.

Parfois, des signes de fatigue sont ressentis et pourtant ils sont ignorés. 

Nous, êtres humains avons cette incroyable capacité à nous sentir physiquement invincible. Repousser ses limites, toujours travailler et en vouloir plus, car c’est tout ce qui compte. Jusqu’au jour où le corps s’arrête de lui-même. Jusqu’au jour où c’est allé trop loin.

 

Eh bien, ce jour-là m’est arrivé il y a quelques années, en 2016. Bien que partager ce chapitre de ma vie soit en quelque sorte thérapeutique, voire même une mission de vie, j’espère aussi que cela aidera ou même inspirera d’entre vous à réfléchir un peu plus sur la vie et ce que l’on peut faire inconsciemment à son corps, malgré le sentiment justement de lui faire du bien.

Nous n’avons qu’une seule vie, c’est un cadeau incroyable et nous devons en prendre soin comme la chose la plus précieuse sur Terre.

 

 

Qu’est-ce qu’un burn-out ?

Conceptualisé en 1974 par le psychiatre Herbert Freudenberger à partir de son expérience sur professionnels et bénévoles dans une structure en aide aux toxicomanes où il a pu constaté qu’après un an d’activité, beaucoup d’entre eux finissaient par perdre leur enthousiasme qui au départ suffisait à nourrir leur engagement. Et des symptômes physiques tels qu’épuisement, fatigue, maux de tête, insomnie, troubles intestinaux mais aussi comportementaux tels que la colère, l’irritabilité, incapacité de faire face à de nouvelles situations ou de tensions accompagnaient cette perte de motivation. Tous ces signes sont les premiers symptômes de ce qu’il appelle « craquage » ou « épuisement mental et émotionnel ».

 

Dans la langue de Shakespeare, burnout signifie « s’user, s’épuiser, craquer en raison de demandes excessives d’énergie, de forces ou de ressources ».

L’épuisement professionnel est une réaction à un stress professionnel prolongé ou chronique et se caractérise par l’épuisement, le cynisme et le sentiment d’une capacité professionnelle réduite.

Le stress qui contribue à un burn-out peut provenir principalement du travail, mais aussi du mode de vie général ou des traits de personnalité et des schémas de pensée (le perfectionnisme pour n’en citer qu’un).

La plupart des gens passent la majorité de leur temps à travailler et à rester occupés, à ne pas se reposer et même à se sentir coupable lorsqu’ils le font.

 

 

Comment suis-je arrivé à ce point où  je ne pouvais pas voir ou entendre mon corps crier à l’aide ?

La cause principale n’est jamais là où nous pensons qu’elle se trouve et est généralement une chaîne de causes/d’événements. Dans mon cas, cela n’était pas seulement causé par mon stress au travail, mais aussi par mon style de vie et mes pensées personnelles. Assez banale, difficile à le voir venir lorsqu’on le vie de l’intérieur.

A cette époque, je vivais à Shanghai depuis plus de 5 ans. Contrairement à New York qui ne dort jamais, Shanghai est une ville qui ne s’assied même jamais.

Alors je me suis progressivement laissée piéger par ce rythme soutenu, vivant une vie à 100 à l’heure. Je me souviens même aimer cette sensation, de faire des millions de choses, de ne pas avoir le temps et de sourire à la vie devant toutes ces possibilités qui m’étaient offertes. D’avoir la sensation de pouvoir faire énormément et de toujours en vouloir plus. Mon emploi du temps typique était soigneusement chronométré sans aucune marge. Sans instant de repos.

 

Quand je ne voyageais pas pour le travail (généralement une à 2 fois/mois, pendant une semaine complète ), je commençais mes journées assez tôt avec l’équipe américaine, puis j’enchainais réunion sur réunion avec l’Asie du Nord pour des revues de projet et enfin je terminais ma journée par des réunions avec la France. 

En tant que chef de projet, j’animais la plupart de ces réunions, m’assurant d’avoir l’attention et l’engagement de chacun pour faire avancer ces projets, être source de motivation pour continuer leurs tâches malgré les risques ou les retards. Assez énergivore vous en conviendrez.

Le soir, pour évacuer le stress de la journée et aussi parce que c’est une habitude culturelle pour nous Français, je prenais souvent un verre ou deux avec des amis suivi d’un dîner tardif.

Je n’avais que quelques heures d’un sommeil pas si réparateurs, me réveillant plusieurs fois pendant la nuit en pensant « Oh j’ai oublié ça » « Faut que je pense à ça aussi ».

Et dans la mesure du possible (c’est-à-dire lorsqu’il n’y avait pas de réunion matinale avec l’équipe américaine), j’avais un cours de gym tôt le matin pour rester en forme. C’était mon autre forme de soupape et j’avais aussi remarqué que lorsque je commençais ma journée par une heure d’exercice physique, j’étais plus efficace pendant la journée et avais un esprit plus clair.

J’engloutissais alors rapidement un petit-déjeuner ou simplement un latte au matcha avec lait de soja que je prenais sur le chemin du travail voire même derrière mon bureau pendant que vous consultais les e-mails arrivés pendant la nuit avant le début de la journée complète de réunions.

C’était mon programme quotidien typique. Sport – travail – apéritif – dîner tardif – nuit agitée.

Puis le week-end, mon agenda était évidemment bien rempli pour profiter au maximum de mes journées, de ce que Shanghai avait à nous offrir, nous jeunes expatriés. Pas de temps de repos, seulement du stress pour mon corps.

 

Je traversais aussi une rupture sentimentale brutale me faisant me sentir encore plus piégée en Chine, un pays que j’aimais mais aussi que mon partenaire de l’époque et moi avions décidé de quitter quelques mois plus tôt. Mais pour diverses raisons personnelles, j’y étais revenue, seule, en attendant qu’il finisse sa mission. Ce n’était qu’une question de mois.

 

Afin de ne pas me laisser complètement effondrer par cette rupture difficile et de changer complètement ma vie du jour au lendemain, j’étais encore plus dévouée que jamais à travailler. D’une certaine manière, Shanghai était mon point d’ancrage entre amis qui sont devenus ma famille en cette partie du monde et ce travail que j’aimais. J’adorais ma vie et je ne m’en plaignais pas.

 

A cela s’ajoutait aussi une succession de démissions au travail, ce qui a conduit mon équipe à être exceptionnellement instable, nous laissant plus occupés que d’ordinaire. 

Et quand vous êtes une passionnée et une extravertie comme moi, que vous aimez votre travail et l’entreprise pour laquelle vous travaillez et que vous vous nourrissez de cette énergie, c’était l’évasion parfaite, le fameux, je vais m’occuper pour ne pas penser à mes problèmes de vie.

 

 

Comment ai-je pu m’en sortir ?

Eh bien, je n’avais pas le choix. Mon corps me donnait des avertissements et des signes qui se sont développés au fil du temps. Je ne savais pas les regarder en face, dire non aux sollicitations extérieures. Cette peur de dire stop, de poser ses limites. Ce fameux FOMO (fear of missing out), cette peur de manquer.

Mais je pouvais sentir que ça n’allait pas. Mais j’avais peur d’y mettre un mot, peur d’avoir cette pensée claire et lucide face à ce fameux mot « burnout » qu’on entend mais je me disais que ça ne pouvait pas m’arriver. Je ne voulais pas que cela devienne une réalité. Jusqu’au jour où j’ai réalisé que c’était littéralement une situation de vie ou de mort.

Bien sûr, je ne pouvais m’en rendre compte seule, j’avais besoin d’aide. 

 

Alors que je prenais l’avion (mon >50e de l’année) pour passer Noël avec ma soeur et sa famille au Canada, j’étais complètement épuisée et ce que je pensais être le décalage horaire était en fait mon corps qui se relachait. Les premiers jours, pendant que je transformais ma sieste d’après déjeuner en une nuit complète en plein l’après-midi, mon neveu de 4 ans demandait à sa maman « Pourquoi tata Hélène est-elle venue ici juste pour dormir ? N’a-t-elle pas un lit à la maison ? Pourquoi elle ne passe pas de temps avec nous ? »

Quelque chose n’allait vraiment pas car ce n’était pas la fatigue classique de décalage horaire. Je le savais.

A cette époque, ma sœur commençait tout juste à étudier l’acunpuncture et la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) et me voyant si fatiguée, a décidé de me faire un massage shiatsu qu’elle vient d’apprendre à pratiquer. À la fin de ce massage, je me souviendrai toujours de son regard assez inquiet et de ses mots « Hélène, je ne sais pas ce qui se passe dans ton corps mais je ressens quelque chose d’assez inhabituel. Promets-moi que dès tu seras de retour à Shanghai d’aller voir un médecin, je n’ai pas un bon pressentiment à ce sujet ».

Wow, elle ne m’avait jamais demandée de lui promettre quoi que ce soit donc ça devait être quelque chose d’assez important. Et tenir ma promesse est une choses très importante pour moi alors une fois de retour, ma promesse fut immédiatement honorée.

Tout en partageant mes symptômes avec mon médecin chinois, celle-ci en a trouvé d’autres que je ne pouvais même pas réaliser. Je me souviens de son regard pendant qu’elle faisait mon bilan de santé. Elle a même demandé « comment faites-vous pour rester debout et continuer à travailler tous les jours ? ».

 

C’était la grosse sonnerie d’alarme, la dernière.

Je me souviens du silence à l’intérieur de moi, ce genre de silence que l’on ne voit que dans les films où lorsque le temps se fige un instant, la caméra focalisée sur le personnage principal qui réalise soudain que c’est LE moment marquant de l’histoire. 

Il se passait définitivement quelque chose. Je réalisais que tous les symptômes que j’avais étaient définitivement trop difficiles à gérer pour mon corps. Mais mon esprit resistait et m’ordonnait de ne rien lâcher. J’avais alors le sentiment que mon corps m’avait abandonné, me laissant avec cette peur de l’abandon que j’avais depuis petite, cette volonté de ne compter que sur moi-même et à me battre pour tout et contre tout, toute seule. Je me sentais si impuissante.

Mon monde venait de s’effondrer. Je n’en pouvais plus. Je ne pouvais pas cacher mes sentiments les plus profonds. Je mourais lentement et il fallait faire quelque chose.

J’ai alors éclaté en sanglots.

 

J’avais pleinement confiance en ce médecin chinois. Je savais qu’elle pouvait m’aider à me remettre de ce burnout physiquement. Peu importe le temps et la douleur que cela prendrait, j’étais déterminée à gravir le chemin de la guérison avec elle.

 

Et me voilà aujourd’hui, en pleine forme et santé parce que j’ai depuis ce jour décidé de travailler sur mon Qi dans sa globalité, sur tous les plans de ma vie, m’entourer de bonnes personnes. d’apporter plus d’harmonie au quotidien. Pour la vivre pleinement en accord avec soi. Mais aussi vous aider à la vivre pleinement selon vos propres termes et avec vos propres trésors.

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