9 mois se sont écoulés…

9 mois se sont écoulés depuis mon retour en France après 9 ans d’exil à l’étranger, depuis le moment où ma vie a basculé. Une seconde fois (je vous parlerai de la première fois dans un autre post, promis).

Je me souviens avoir beaucoup marché la semaine avant que cette fameuse annonce – j’avais besoin de 122km de marche autour de Londres pour faire le point, être avec moi-même, afin de me préparer à un éventuel départ et aussi pour réaliser que si départ il y a, ce ne serait pas en lien avec la qualité de mon travail.

Puis tout s’est enchainé. La fameuse annonce est tombée. Ce fut brusque, avec beaucoup de longs silences, sans émotions. Je suis remerciée et libérée de mes fonctions. J’ai 24h pour faire le tri dans mes mails, faire les dernières passations de dossier en cours, faire du tri dans mes colis à envoyer… et puis ma boite mail pro a été désactivée. 3 jours après, je trouve une offre de déménagement pour Lyon et j’ai 24h pour tout mettre dans des cartons et vider mon appartement.

 

5 jours m’ont suffit pour changer de vie. Comme le signe de la vie qui me dit que je suis prête. Prête à me lancer dans l’entreprenariat, prête à faire ce pourquoi je suis ici et à trouver ce que je cherchais depuis si longtemps. Ce petit plus qui fait toute la différence au quotidien, ce pourquoi je me lève chaque jour, pour être moi et offrir ce que j’ai de plus cher dans ce monde et contribuer avec joie, sens et engagement.

 

Bien évidemment j’ai eu envie que le temps d’arrête. Même si j’avais conscience qu’une belle aventure se profilait devant moi marquant le début d’un nouveau chapitre encore à écrire, tout cela allait bien trop vite pour moi. Et puis rentrer à la maison en pleine pandémie n’est pas une mince affaire. Mais c’était écrit…

Certes la vie a parfois un sens de l’humour taquin, mais la vie est avec moi et chacun d’entre nous. Alors oui ce n’est pas facile tous les jours, oui il y a des hauts et des bas tel vagues, marée ou même simplement battement de coeur. Mais c’est ce qui fait que nous vivons, avançons et grandissons à chaque expérience, chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque seconde.

 

Une fois de retour au bercail, je n’ai pas cherché à planifier l’avenir. Reste sans doute de mes congés sabbatiques pris à mon retour en Europe. Faire confiance en la vie et en son intuition. Suivre sa voix intérieure, être guidée par ce qui me donne le sourire. Jouer avec soi-même ce fameux jeu du « et si… ».

 

J’ai vécu très intensément ces 9 mois où je n’ai pas perdu mon objectif de vue, ma reconversion vers l’inconnu. Et à chaque moment de doute, la vie m’a toujours donnée ce signe, aussi petit soit-il parfois que j’étais sur le bon chemin. Alors j’ai avancé, étape par étape. J’ai suivi presque religieusement chaque étape, sans chercher à trop anticiper ou même en brȗler certaines et apprécier chaque moment du process.

J’ai adoré vivre à mon rythme, apprendre, prendre du temps pour moi, pour mȗrir, grandir de jour en jour sans contraintes.

 

Et le moment tant rêvé est arrivé. La fin de mes formations, ma création de mon entreprise. Je ressens encore le temblement qui traversait tout mon corps lorsque je valide mon dossier. Dans la foulée, mon site internet est rendue accessible. Pareil montée d’adrénaline, sourire aux lèvres, coeur qui bat à 100 à l’heure – le même sentiment à chaque lancement de produits issu de ma vie dans le monde de la Beauté.

Puis quelques heures passent. La pression retombe. La fatigue arrive. À vrai dire je ne la vois même pas arriver.

Le doute s’installe. J’ai perdu mon sourire, ma joie de vivre.
Je reçois des encouragements mais rien ne change. Je me force à sourir, à faire bonne figure, à retrouver ce côté pétillant, dynamique et lumineux qui me caractérise tant. Parce que c’est juste génial ce qui m’arrive.

Mais cette sensation est toujours là. Cette sensation d’être à contre-courant avec la vie, avec ce qui vient de se passer, avec ces 9 derniers mois. Mes recettes remède-miracle n’y font rien. Je perds la motivation.

 

Les jours passent, je me lève chaque jour en espérant que cette fois-ci c’est bon. Toujours pas. Alors je me remets en question. Je m’observe, je ressens. Mais j’ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas y arriver. Peur de m’être trompée. J’ai envie de tout lâcher mais ce projet en quoi je crois de tout mon coeur est là. Je sais au fond de moi que c’est ça. Je me suis investie, il est une partie de moi.

Et j’ai enfin le courage de me l’avouer, d’en parler sans me cacher. De mettre des mots sur ce que je ressens. Rien est anormal en fait.

 

Je réalise que je suis en train de faire un post-partum. Un post-partum de l’entrepreneur.

J’ai porté ce bébé pendant 9 mois, travaillé d’arrache pied pour le mener à terme, attention à chaque détail pour préparer son arrivée tout en appréciant le chemin parcouru. Maintenant qu’il est là, je suis vidée. Et il est toujours là, je dois m’en occuper, le faire grandir…

Alors je me fais régulièrement des check émotionnels. Je vais m’aérer l’esprit (merci la météo, encore un beau signe de la vie). Je prends soin de moi, de mes Moi. Je m’alimente en conscience, je respire, je me mets en mouvement, je vais circuler l’énergie en moi. Je me fais confiance.

Je me fais aider aussi. Je ne garde pas tout ça pour moi et surtout je m’enlève cette croyance dans l’inconscient collectif que si ça ne va pas, je dois garder ça secret.

Parce que seul, on va plus vite mais ensemble on va plus loin.

 

Alors toi qui lit ces mots, si cela t’est déjà arrivé.e aussi de vivre tout ça, sache que tu n’es pas seul.e et rien ne cloche chez toi. Pas besoin d’être entrepreneur.e ou maman ou même de se dire qu’on a fait quelque chose de grand pour ressentir ça. À chaque nouveau départ, nouveau chapitre, nouvelle aventure, aussi petit.e soit-il.elle, il est nécessaire de se réajuster, de s’adapter mais aussi de s’écouter et se faire confiance.

La vie n’est pas une compétition. La vie est en mouvement. La vie est belle.

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